CooperBahia_Miniature

Cooperbahia : production locale de liqueur de cacao

12 juillet 2015 | Catégorie : Filières

La Cooperativa Agroindustrial de Cacau FinoCOOPERBAHIA est née en 2011 sous l’impulsion du groupe Odebrecht, premier conglomérat brésilien dont le fondateur a toujours eu des intérêts majeurs dans l’agriculture, et bien sûr le cacao. Elle réunit 11 producteurs possédant 35 fermes, dont de très grandes propriétés comme Cantagalo (jusqu’à 1350 tonnes de cacao par an), Vale do Juliana, M. Libânio , mais aussi d’autres petits producteurs de Bahia.

L’objectif de Cooperbahia est de collecter et de traiter le cacao de ses membres pour le commercialiser sous forme de liqueur de cacao, sur le marché local et international. Rappelons si besoin qu’on appelle liqueur de cacao (ou «masse», ou «pate») les fèves de cacao décortiquées, dégermées, torréfiées et broyées. C’est ce que produit l’usine construite près d’Ibirapitanga (Bahia), au sein de la plantation Paineiras de M.Libânio (cf. notre article).

CooperBahia_MLIBANIO_20150513

Au cours de notre visite en mai 2015, l’usine était toujours en phase de production pilote, avec des derniers réglages et tests à effectuer. 3 entrepôts réfrigérés (à 15-16°) avec un système d’aspiration facilitant l’évacuation de l’acidité, tamisage / nettoyage, torréfaction selon les formulations souhaitées (1h15, 110° en moyenne), décorticage, raffinage à 42-45°, unité de refroidissement pour solidifier la liqueur, etc. L’infrastructure et les équipements sont neufs, l’usine dispose de son propre laboratoire de tests et de contrôle qualité. L’objectif de production annoncé lors de notre visite était de 40 tonnes de liqueur par mois. La coopérative employait déjà 13 personnes et l’effectif pourrait atteindre 30 lorsque l’usine passera en 3×8.

L’ambition de Cooperbahia est de produire de la liqueur «haut de gamme» : encourager les producteurs à l’approvisionner en fèves de qualité et assurer de bout en bout le contrôle de la transformation et de l’entreposage afin d’écouler le produit semi-fini sur le marché national (Harald notamment) et international.

Il s’agit ainsi d’obtenir bien plus de valeur ajoutée que si le cacao était simplement vendu en l’état aux filiales locales des grands transformateurs. Mais en court-circuitant en partie ces derniers, l’association de producteurs ne fait aucune concurrence aux clients «finaux» que sont les chocolatiers. Ne vendre que du cacao est guère rentable, et ne permet peut-être pas de se différencier suffisamment, d’imprimer sa marque. Fabriquer du chocolat est un autre métier, un autre savoir-faire et d’autres investissements tant du point de vue technique que commercial. Aller jusqu’au stade de la liqueur parait être un compromis très pragmatique. C’est en tout cas le pari que fait Cooperbahia, comme d’ailleurs de plus en plus de producteurs dans le monde.

TAGS: ,

Laisser un commentaire

*



Les commentaires sont soumis à la validation de l'administrateur, ils seront traîtés dans un délai maximum de 24 heures.