Les filières cacao à Sao Tomé et Principe

4 mars 2014 | Catégorie : Filières

Sao Tomé et Principe peut être considéré comme un laboratoire de la diversité de fonctionnement des filières cacao : coopératives en partenariat exclusif avec un chocolatier, coopérative avec partenariat multiples, acheteurs privés locaux, producteur-chocolatier de réputation mondiale, société s’engageant aujourd’hui dans un vaste programme de réhabilitation…

Premier pays d’Afrique où le cacao fut introduit dès 1821 par les portugais, les « iles du milieu du monde » furent d’abord célèbres par l’esclavagisme qui fut le pilier de l’économie de ses roças. Esclaves, puis servicais au sort tristement similaire travaillaient dans des plantations qui périclitèrent peu à peu dans le contexte d’un empire portugais agonisant. Nationalisées à l’indépendance (1975), les plantations furent ensuite redistribuées, l’État restant propriétaire de la terre. Le cacao de Sao Tomé connait un regain de faveur, même si les défis sont multiples : vieillesse des plantations traditionnelles, manque de savoir-faire technique d’exploitants dont les parents étaient contraints d’exécuter des tâches parcellisées, revenus démotivants en raison de rendements extrêmement faibles (le chiffre de 140 Kg de de cacao marchand à l’hectare est souvent cité) sur des parcelles de 1 à 3 hectares. De plus, la menace climatique est indéniable : la pluviométrie reste certes généreuse, mais la saison sèche s’étend et une sécheresse en 2010-2011 a causé des dégâts.

L’avenir de la filière cacao est néanmoins très prometteur, avec une diversité des acteurs qui nous semble particulièrement intéressante à étudier. Lors de notre séjour en janvier 2014, nous avons eu l’occasion de rencontrer :

  • la CECAB et la CECAC : deux coopératives de producteurs, soutenues par le Programme d’Appui Participatif à l’Agriculture familiale et à la Pêche Artisanale (PAPAFPA), financé par le FIDA (IFAD, voir les anciennes fiche projet sur le site de FIDAFRIQUE.net), l’AFD et le Gouvernement. Ces deux coopératives se consacrent au cacao biologique
  • Claudio Corallo, producteur de café et de cacao produisant localement un chocolat d’exception. Il jouit d’une réputation internationale dans le monde du chocolat de niche (un extrait d’une émission de Thalassa y est consacré : les îles chocolat.)
  • la société SATOCAO, fondée par des investisseurs suisses, dont l’ambition est de produire un cacao d’excellence sur 2500 hectares.

Nous n’avons pas pu rencontrer des associations d’acheteurs privés, faute de temps et en raison de notre méconnaissance linguistique. Nous les citons néanmoins pour mémoire : Kenisson STP, Agricom, Francisco Cabral, Félisberto, Santy, Ubuabudo

1 Commentaire

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