Contrastes de la filière cacao en République Dominicaine
19 juillet 2016 | Catégorie : Filières
Après avoir assisté à la World Cocoa Conference 2016 en mai dernier, nous avons pu nous échapper de la cage dorée des complexes hôteliers de Punta Cana et passer quelques jours à sillonner les routes à la découverte du cacao dominicain.
Rappelons tout d’abord que la République Dominicaine réunit les conditions idéales pour cette culture qui y fut introduite dès le XVIIe siècle. Aujourd’hui ce sont environ 70 000 tonnes qui y sont produites, par 36 000 planteurs possédant en général de 2 à 5ha. Le marché est segmenté en quatre types de fèves : les Sánchez « conventionnels » (non fermentés), les Sanchez organiques (non-fermentés) et les Hispaniola conventionnels et organiques (fermentés).Le cacao dominicain est devenu réputé : 40% des exportations sont classées en cacao fin (ICCO, mai 2016) et la République Dominicaine est le premier exportateur mondial de cacao certifié bio. Le secteur a encore une forte marge de progression et certains n’hésitent pas à prédire que la production pourrait doublée d’ici 10 ans. Mais ce succès indéniable ne devrait pas masquer qu’en 2013 il y avait encore 50 % de planteurs dont le revenu familial ne dépassait pas 2 USD par jour.
La collecte, le traitement et l’exportation du cacao sont de plus en plus concentrés, avec trois opérateurs majeurs : l’union de coopératives CONACADO, RIZEK Cacao S.A.S et ROIG Agro-Cacao S.A. Nous avons pu visiter des centres de traitement des deux premiers, ainsi que Fernandez Badia Agrocacao, une autre société productrice.
La confédération des producteurs de cacao dominicains CONACADO a 10 000 membres, regroupés en 162 associations Elle traite 16 000 tonnes de cacao, dont 85 % est bio et 100 % sont partiellement ou totalement certifiées (Fairtrade, Rainforest, UTZ, ESR, HIH, SPP, Cocoa Life : les certificateurs jouissent d’un marché exceptionnel en République dominicaine…). CONACADO est présente dans 9 « bloques » (provinces). Nous avons visité son centre de collecte et de traitement à El Seibo, près de de Hata Mayor.
Nous sommes allés ensuite au cœur de la principale région cacaoyère : à San Francisco de Macoris dans la province de Duarte. C’est ici que se trouve notamment le principal centre de traitement post-récolte de Rizek Cacao S.A.S. Le groupe Rizek est dans le cacao depuis 1905. La société est un des acteurs majeurs de la filière : c’est 35 plantations, la création de deux dénominations d’origine (Los Bejucos et El Ramonal), une fondation (FUPAROCA) soutenant 4000 planteurs et un centre de collecte et de traitement qui se veut à la pointe de l’innovation et de la rationalisation. On entre ici dans une production industrielle de cacaos fins : le centre de San Francisco de Macoris est capable d’exporter jusqu’à 35 conteneurs par semaine. Il dispose de 182 séchoirs solaires, de laboratoires de contrôle microbiologiques et d’analyses sensorielles, etc. La fermentation s’effectue dans des caisses en plastique (qui permettraient un meilleur contrôle). Elle est dirigée bien sûr selon chaque génotype, mais aussi selon les protocoles définis avec les clients : Rizek cherche à contrôler de mieux en mieux ses processus de fermentation et de séchage, afin d’offrir du « sur-mesure » à ses clients.
Ce souci constant d’une production adaptée à la demande implique une traçabilité de bout en bout de la production. Et nous devons avouer que nous avons été passionné par le système informatique de Rizek, avec une application conçue par le vice- président Massimiliano Wax lui-même. Nous espérons bien pouvoir un jour aller plus loin sur ce sujet.
Juste à côté du centre de Rizek se situe une autre société, Fernandez Badia Agrocacao Sarl. Nous nous nous sommes longtemps entretenus avec son propriétaire, José Fernández Badia, et son responsable marketing, Emills Tapia. Les dimensions ne sont certes pas les mêmes, mais Agrocacao c’est tout de même déjà 5000 tonnes de cacao, dont 1000 tonnes certifiées bio. La famille Badia est installée depuis 1941, la société a été fondée en 2009 et a pu commencer à exporter dès 2011. D’après José Fernández Badia, les 546 petits producteurs qui l’approvisionnent sont particulièrement sensibles au contact direct avec le responsable de la société. Si Agrocacao ne prétend pas être à la pointe de l’innovation, la stratégie de la société est d’améliorer chaque année ses équipements, la qualité de sa production et de trouver de nouveaux débouchés.
Gabriel Metz, juin 2016
Desquiens
15 mai 2018
Nous possédons une grande propriété de 314000 m2 à Payita commune de Cabrera 27 hectares pour éventuelle plantation de cacao car terre humide idéale pour le cacao, ainsi que environ 4 hectares d’une zone constructible de 11 parcelles. Si une société ou une personne souhaite faire la plantation nous louerons le terrain ou nous associerons.
Gabriel Metz
16 mai 2018
Bonne chance pour votre recherche de partenariat.
Bellion
16 avril 2018
Bonjour Gabriel,
Comment vas tu? ou plutôt comment allez vous, ton épouse et toi?
Je reviens de Dominique Républicaine avec le père Emill, nous sommes allés visiter son amis Fernandez, voir les infrastructures. Le Cameroun veut lancer certaines coopératives sur ce modele, tu comprendras que le défi présent.
Malheureusement, je n’ai pas eu l’opportunité de visiter la grosse unité, peut être une autre fois si je réussi dans ce premier projet.
Bien a vous
Gabriel Metz
2 mai 2018
Bonjour Alexandre,
Nous sommes en train de nous installer au Pérou. Investissement dans un centre de collecte et de traitement de cacao. Une multitude de choses à faire, donc pas de temps en ce moment pour faire revivre ce blog. Mais ce n’est que parti remise. Et bien entendu, on compte bien que tu puisses passer un jour nous visiter.
Bien cordialement