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Marou et la plantation de Madagui

3 février 2016 | Catégorie : Plantations

VN_Marou_Pancarte_20160106Il ne semble pas vraiment nécessaire de rappeler qui est «Marou, le faiseur de chocolat». La société Marou Chocolate a été fondée en 2011 par deux français au Vietnam, Samuel Maruta et Vincent Mourou. Elle fait partie des rares chocolateries produisant du chocolat haut de gamme directement dans le pays d’origine. Le dynamisme entrepreneurial, le savoir-faire marketing et surtout la qualité des tablettes produites ont fait de ce fabriquant-artisan un des favoris des salons du chocolat et des amateurs de «bean-to-bar».

Marou source ses fèves dans six provinces du Vietnam : Bến Tre, Tiền Giang, Bà Rịa-Vũng Tàu, Ðồng Nai, Lâm Ðồng et Ðắk Lắk. Les fèves sont méticuleusement sélectionnées auprès des petits planteurs. Le prix d’achat par Marou est systématiquement plus élevé, mais chaque sac est vérifié avant l’achat ! Comme la qualité de la fermentation était souvent défectueuse,  Marou appuie maintenant des planteur en expérimentant et conseillant des protocoles de fermentation adaptés, ferme par ferme. Marou dispose par ailleurs de sa propre unité de fermentation et séchage à Ðồng Nai (depuis 2013).

Les fèves sont ensuite transformées dans la fabrique artisanale installée à Thu Duc, en banlieue de Ho Chi Min Ville. Avec 45 à 50 tonnes de fèves achetées, Marou produit actuellement une trentaine de tonnes de chocolat par an, et un peu de poudre de cacao.

Nous avons eu le plaisir de visiter la fabrique et de nous entretenir avec Vincent et Samuel. Par la suite, nous avons pu accompagner Alexandre Parizel, Supply-Chain Manager, dans la plantation Tu Nu, près de Madagui (à mi-chemin entre Saigon et Dalat). Cette toute nouvelle plantation entre dans le cadre du Madagui Agroforestry Project, un projet créé en 2009 par un français, Xavier Blanchard, en coopération avec les autorités locales. L’objectif de ce projet situé en bordure du parc naturel de Cat Tien est de promouvoir des alternatives économiques à la déforestation: donner du travail à partir d’un type d’exploitation qui peut associer activités agricoles et préservation de l’environnement. 140 hectares d’hévéas ont déjà été plantés. Puis une cacaoyère de 3,5 hectares a été mise en place fin juillet –début août 2015, après avoir clairsemé une forêt secondaire très dégradée.

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Gérer une plantation de cacao en agroforesterie est un projet novateur au Vietnam. Partenaire du projet d’agroforesterie, Marou a choisi pour cette plantation une dizaine de clones différents, sur des critères de résistance, de productivité et de profil aromatique. Les jeunes plants bénéficient de l’abondance des arbres d’ombrage à petite coupole qui ont été préservés lors du défrichage. Un autre avantage du terrain est la proximité (relative) d’une rivière absolument pas polluée. Par contre, il faut irriguer car la saison sèche est trop longue dans la région. Or le terrain est pentu, avec deux plans asymétriques. Le défi technique n’est pas facile à relever. De plus, l’accès à la plantation est difficile : elle est au bout d’une piste en terre (lire : boue ou poussière selon les saisons), avec de petits tronçons pentus à 40° (on nous avait prévenu que visiter cette plantation, cela se méritait !). Il s’agit donc aussi d’un défi économique.

Lors de notre visite mi-janvier, Alexandre Parizel s’afférait à superviser la mise en place des tuyaux d’irrigation – une course contre la montre car la saison sèche allait démarrer. Les travaux viennent d’être achevés et l’irrigation goutte à goutte commence.

Encore trois ou quatre ans de labeur et de soin pour l’équipe de Marou, et de patience pour nous consommateurs, et nous aurons à coup sûr une nouvelle tablette d’exception à déguster.

Gabriel Metz

 

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