Rénovation d’une cacaoyère près d’une réserve naturelle – Camacan, Bahia
6 mai 2015 | Catégorie : Plantations
Un projet de replantation de cacaoyers se met en place aux environs d’une réserve naturelle exceptionnelle de par son intérêt écologique : la Reserva Serra Bonita, dans l’État de Bahia. Ce projet doit contribuer à rénover une plantation pour assurer un revenu complémentaire à la réserve.
La fazenda Sao Antonio est située près de Camacan (Bahia) et non loin de la Reserva Serra Bonita, une réserve naturelle privée qui accueille scientifiques et passionnés d’ornithologie. Au Brésil, il est possible en effet de créer des réserves privées. À condition d’en démontrer l’intérêt écologique et avec l’obligation absolue de préserver intégralement le site : aucune exploitation agricole ou forestière, chasse et pêche interdite, etc. Les seuls revenus possibles sont l’accueil de projets scientifiques, les stages de formation, l’écotourisme.
La Reserva Serra Bonita a été constituée à partir de 1998 par le rachat progressif de propriétés. C’est l’œuvre de Vitor Osmar Becker, un entomologiste brésilien qui y a investi son épargne et son fonds de retraite. La réserve s’étend maintenant sur 1800 hectares, l’objectif serait de pouvoir englober toute la Serra (7 500 ha). Il s’agit ainsi de sauver une partie du peu qui reste encore de la Mata Atlantica, (Forêt Atlantique), un des « hotspots » mondiaux de la biodiversité.
Un centre scientifique y est installé, accueillant dans ses laboratoires des scientifiques qui n’ont de loin encore pas finis d’y répertorier la richesse en faune et en flore, avec beaucoup d’espèces endémiques. Ce centre possède aussi la 3e plus riche collection de papillons au monde.
En 2003, L’Instituto Uiraçu a été créé en tant qu’ONG pour assurer la gestion du site, accueillir des projets de recherche et de formation scientifique, et assurer un hébergement aux chercheurs, ainsi qu’à un nombre très limité de passionnés d’ornithologie. Uiraçu vise aussi à récolter des fonds pour contribuer à la bonne maintenance du site.
Le projet de la fazenda Sao Antonio a démarré quant à lui en janvier 2015. Il doit permettre de contribuer à la maintenance de la réserve. De petits logements en enfilade sont en cours de construction afin de compléter la capacité d’hébergement du centre. Sur les 160 ha de la fazenda, 40 ha seront dédiés au cacao. L’état très dégradé des cacaoyères actuelles ne permet pas d’envisager une simple reprise en l’état : les arbres y sont trop vieux et trop atteints par la maladie du balet de sorcière, de nombreuses parcelles sont quasiment à l’abandon.
C’est pourquoi il est prévu de replanter de nouveaux cacaoyers, toujours en agroforesterie mais en visant une plus forte productivité. Les travaux de préparation de la nouvelle plantation viennent de démarrer. La mise en place d’un système d’irrigation est prévue pour le premier semestre 2016.
Note : nous remercions Philipp Kaufmann d’Original Beans de nous avoir mis en contact avec Norberto Hess, superviseur du projet Sao Antonio, où nous avons pu séjourner 4 jours.